Marcher sur le Chemin du Nadir au Zenith!
Bonjour à Toutes et Tous ,
Petit retour sur ma pépite de ce mois de mai , entre Chartres et Tours .
Je vous rassure, ce n'est pas ma prose, j'ai scanné les commentaires portés par les murs de cet édifice mais les photos sont de votre serviteur ( sauf une trouvée sur le net , mais je ne sais plus où 🥴)
Je remercie encore mille fois René Jean pour cette découverte
La Chapelle S' Georges, ancienne église paroissiale de la Commune de Saint-Georges-sur-Loire, rattachée à celle de ROCHECORBON par un décret impérial de février 1808, est un édifice roman du XIème siècle, agrandi au XIIème par une reprise du choeur et la construction du clocher carré terminé en pyramide et s'élevant à une quinzaine de mètres.
Elle est adossée au coteau et renferme un oratoire du Vème siècle taillé dans le roc.
Inscrite au Patrimoine Mondial par l'UNESCO, Monument Historique depuis 1948, elle présente une fresque du XIIème siècle, des peintures des XIIIème et XIVème siècles et un vitrail du XIIIème siècle.
La Chapelle Saint Georges est classée au répertoire des Monuments historiques
La Chapelle Saint Georges était jusqu'en 1808, l'église de la paroisse Saint-Georges, paroisse aujourdhuit fusionnée avec Rochecorbon.
Avant la Révolution, on accédait à l'église en traversant le porche du bâtiment voisin (à gauche), cette maison était le presbytère de la paroisse, elle fut vendue comme bien national et on mura l'ancien accès à l'église. L'érection des murs de la nef date de l'année 1028 faisant de cet édifice la plus ancienne église romane en France encore existante. Avant cette date, on construisait en bois et ces constructions ont disparu. On y célébrait le culte chaque dimanche jusqu'en sept. 1971. Aujourd'hui, une messe a lieu un dimanche voisin du 23 avril, jour de la fête de St Georges.
les murs de la nef et du chœur, en petit appareil, ont été construits en 1028. (Datation de la charpente par dendrochronologie). La taille de pierre permet d'identifier les différentes différentes phases de construction
Le porche actuel fut agrandi après la révolution; il permettait d'accéder au cimetière aujourd'hui transformé en place publique Les murs du chœur et le clocher, érigés en 1127 avec des moellons plus grands. C’est a cette date que l'église fut dédiée à St Georges
Peinture du mur sud
Quatre anges se répartissent entre les deux baies, ils font sonner leur trompette; à leurs pieds, on croit deviner des petits personnages nus, sortant de tombeaux et tendant leurs mains vers les anges. C'est probablement une représentation du Jugement Dernier ressuscitant tous les morts.
« Le déhanchement assez recherché des anges (contrapposto), et les silhouettes penchées en avant ou en arrière, rappellent le maniérisme en vogue au XIVe siècle. Le contour franc, assez épais et noir, qui crée les mouvements et donne du relief aux personnages est tout à fait caractéristique de cette époque. Entre les anges, une surface sans motif correspond à l'endroit où une horloge avait été insérée au XIXe siècle (voir la photo ci contre, prise vers 1900)
Le Lavement des pieds. (Évangile selon st Jean)
L'œuvre est une fresque (de l'italien « al fresco »). Cette technique n'autorise pas les retouches et exige une réalisation totale avant le durcissement du support. Il ne reste qu'une fraction de la fresque originale qui devait couvrir toute la chapelle, mais ce qui reste permet de découvrir la technique utilisée. Un mortier, d'une épaisseur de 5 à 6 mm, est déposé sur un mur sain et robuste, il est appelé arriccio. La dernière couche, appelée intonaco d'environ 5 mm, va supporter l'esquisse qui sera colorée.
La période, pendant laquelle l'artiste peut peindre, se situe sur un intervalle de quelques heures. Ici, on peut parfaitement identifier ces différentes couches. On a pu dater cette réalisation par datation du support (intonaco) en utilisant la technique du Carbone 14. Cette fresque fut réalisée entre l'an 1028 et l'an 1054, c'est-à-dire dès l'érection des murs. Cela fait de cette fresque une des plus anciennes fresques romanes. La chapelle devait être décorée entièrement de scènes de la Semaine Sainte.
Notez la forme du bassin utilisé par le Christ en forme de baptistère. Les fonds baptismaux de l'église devaient se positionner juste au dessous.
La cène
La technique utilisée par le peintre n'est pas celle de la fresque : c'est une peinture dite à la « détrempe » exigeant un support lisse sur lequel l'artiste trace une esquisse qu'il peint ensuite. La technique utilisée ici fait de cette peinture un précurseur de cette nouvelle méthode. Il n'est donc pas possible d'effectuer une datation de l'œuvre par datation du support, contrairement à la fresque. Dans le cas présent, un examen détaillé révéla l'existence de deux poils de pinceau perdus par l'artiste lors de la décoration du mur. Un morceau de ces poils fut prelevé et daté. Le résultat donna une période voisine de 1150. Cela confirmait que cette peinture fut réalisée après l'élévation du chœur et l'adjonction de la tour-clocher en 1127. La Cène est aujourd'hui incomplète, seuls cinq des treize personnages ont été conservés.
Notez leur attitude expressive révélant leur interrogation sur le nom de celui qui a trahi...
Admirez la technique de l'artiste
Les couleurs participent au dynamisme du tableau : auréoles jaunes et bleues alternent, comme la teinte jaune et brune des chevelures. Les personnages se détachent sur un fond de larges bandef horizontales, blanches, brunes ou ocre. L'apparente symétrie organisée autour des arcades en contre-point de celle des plis de la nappe est rompue par l'attitude des différents protagonistes.
Les plis sont naturels, comme les élégants drapés produits par le bras plié du deuxième apôtre.
Le sanctuaire primitif
Vous êtes dans le rocher.
Cette partie troglodytique de la chapelle est le sanctuaire primitif. On estime sa création à la période mérovingienne, succédant à l'installation de Saint Martin à Marmoutier, situé à courte distance.
La présence de sarcophages mérovingiens trouvés dans son voisinage, a récupération de pierres ornées d'entrelacs incrustées dans la façade de la chapelle, permettent d'estimer sa création aux Ve, VIe siècles.
Cette cavité abrita probablement un ermite.
Noter que l'orientation Ouest-Est est similaire à celle de la majorité des églises, son plafond en double voute croisée confirme sa destination comme lieu de culte.
Sous la fenêtre, un caveau recueillit au XIXe siècle les ossements trouvés dans un des sarcophages mérovingiens.
La tête polychrome
Cette tête de statue provient de l'abbaye de Marmoutier. Elle fut retrouvée vers l'an 2000 lors de travaux dans le voisinage. On rechercha un nouveau lieu d'accueil : la Chapelle Saint-Georges.
En Juillet 1562, les troupes royales reprennent la situation en main, Chatillon, capturé, fut écartelé devant Marmoutier, la répression par les catholiques fut terrible.
Le Vitrail du XIIIe siècle (en attente de restauration)
La mort de Saint Louis en 1270 à Tunis marque la fin des croisades, son petit-fils Philippe le Bel entra en conflit avec le pape Innocent V. L'enjeu en était les richesses des Templiers. Le vitrail prend parti pour le pape en voulant démontrer la préséance du pouvoir religieux (le Pape) sur le pouvoir temporel (le Roi).
• Le registre inférieur
Cette partie du vitrail explique que le pouvoir temporel représenté par Abraham se soumet au représentant de Dieu représenté par Melchisédech, en montrant Abraham, à genoux, payant sa dime au Grand Prêtre de Jérusalem, Melchisédech assis sur un trône. (Genèse 14:17-24)
• Le registre supérieur
Dans la partie supérieure, le pouvoir civil est représenté par le roi David. Il a péché et demande le pardon à Dieu. En pénitence, il doit choisir entre trois châtiments que lui propose l'ange exterminateur, soit la défaite, soit la famine, soit la peste. David choisit la peste, mais Dieu finira par lui pardonner preuve de sa mansuétude. (2, Samuel 24)
Et pour plus d'information , je vous invite à la lecture :
d'un site web "Une précieuse chapelle romane à Rochecorbon"
d'un document d'histoire "St georges sur Loire" recherche de Robert Pezzani
à bientôt 👋